Le Cameroun vient de franchir une étape décisive dans sa politique de protection et de réinsertion des Victimes de Guerre. Sous le haut patronage du Président de la République, Chef des forces armées, le Secrétariat d’État à la Défense chargé des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (SED/CACVG), a organisé le 1er Symposium historique de trois jours, du 10 au 12 septembre 2025 sous le thème « Le SED/CACVG face aux défis de la prise en charge des victimes de guerre », experts nationaux et internationaux, décideurs politiques, universitaires, personnels de santé, ONG et représentants des forces de défense se sont donné rendez-vous pour trois jours d’intenses réflexions.

Objectif: jeter les bases d’une stratégie nationale plus efficace, plus humaine et plus durable au service de ceux qui ont payé le prix fort des conflits.

Un contexte d’urgence et d’espérance

Le symposium traduit ainsi une volonté du Président de la République, Son Excellence Paul Biya d’affronter les défis liés aux séquelles des conflits. Dans son discours d’ouverture, M. KOUMPA Issa, Secrétaire d’État à la Défense chargé des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, représentant le Ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense, a rappelé avec force la nécessité d’« œuvrer de manière optimale à l’amélioration du dispositif national de protection et de défense des droits des victimes de guerre ».

Il a salué l’engagement du Chef de l’État, dont l’action a permis la mise en place progressive d’un cadre politique, médical, psychologique, social et économique destiné à protéger, soigner et réinsérer les concitoyens affectés par ces malheureuses circonstances.

Parmi les réalisations déjà concrètes, il a cité la création et la modernisation du Complexe Militaire des Invalides, conçu pour offrir des réponses rapides aux besoins pressants des Anciens Combattants et victimes de guerre, ainsi que la mise en œuvre de programmes de reconversion professionnelle pour favoriser leur réinsertion socio-économique.

Des débats riches et structurants

Le symposium s’est illustré par la qualité et la diversité des thématiques abordées. Douze axes majeurs ont été examinés, allant de la définition juridique des Victimes de Guerre à l’impact psychologique des traumatismes, en passant par la justice transitionnelle, la prévention des violences sexuelles, le rôle des organisations internationales, ou encore la protection des enfants soldats et des réfugiés.

Les intervenants ont également exploré des sujets essentiels tels que la résilience communautaire, la reconstruction post-conflit, l’accueil des déplacés internes, ou encore la responsabilité des médias dans la couverture des conflits.

Chaque session a permis de dégager des constats précis et des recommandations concrètes, allant bien au-delà de la seule sphère médico-sociale pour inclure l’éducation à la paix, la mémoire collective et la cohésion nationale.

Des recommandations ambitieuses pour un avenir durable

À l’issue des travaux, les participants ont formulé une série de recommandations fortes, parmi lesquelles:
La création d’un comité interministériel de suivi et d’évaluation,
L’actualisation du cadre juridique encadrant les droits des victimes de guerre,
La mise en place d’un réseau national de soins physiques et psychologiques,
La création d’un fonds spécial d’indemnisation,
Ainsi que le développement de programmes de formation professionnelle et d’auto-emploi adaptés aux besoins du marché.

Ces mesures, si elles sont mises en œuvre, permettront non seulement de mieux accompagner les survivants, mais aussi de renforcer la cohésion sociale et de consolider la paix sur l’ensemble du territoire.

Un engouement qui témoigne d’une prise de conscience nationale

Le succès de ce premier symposium se mesure aussi à son audience avec plus de 1 000 participants sur place, 883 inscriptions en ligne et près de 120 000 visiteurs sur la plateforme numérique dédiée. Cette forte mobilisation traduit une volonté commune d’assoire une stratégie national efficace pour la prise en charge des victimes de guerre, dans un esprit de solidarité et de reconstruction.

La citation de l’ancien président français Jacques Chirac – « la souffrance des victimes demeure si nous ne la pansons pas » – a donné une transition parfaite en clôture de travaux au Secrétaire d’État KOUMPA Issa pour inviter tous les acteurs à conjuguer leurs efforts pour transformer les recommandations en actions concrètes pour la gestion des victimes.

Un tournant pour le Cameroun

Plus qu’une simple rencontre, le Cameroun envoie un signal fort: aucune victime ne doit rester dans l’ombre, aucune douleur ne doit être ignorée. Ce symposium marque le début d’une nouvelle ère pour la politique nationale en faveur des victimes de guerre en plaçant l’humain au centre des priorités.

La mise en œuvre effectives des recommandations dessinera l’espoir d’un avenir où justice, mémoire, réinsertion et dignité seront les piliers d’une paix durable.

(é) Colonel ® Alfred FULLER