Leur vécu, une leçon pour les générations présentes et futures

Au Cameroun, la paix est à la fois un héritage précieux et un défi permanent. Dans un contexte marqué par des tensions sociales, des crises sécuritaires et des discours parfois divisants, une voix s’élève avec une légitimité particulière : celle des Anciens Combattants et des Militaires ayant participé aux opérations de maintien ou de rétablissement de l’ordre public.

Pour ces hommes et ces femmes, la paix n’est pas un simple slogan. Elle est une nécessité vitale, forgée dans l’épreuve et le souvenir des heures sombres.

« Nul n’est plus qualifié pour plaider la cause de la paix que ceux qui ont connu la guerre ». Les Anciens Combattants camerounais portent en eux une expérience unique, faite de batailles, de privations et de sacrifices. Ils savent que les conflits ne laissent derrière eux que des familles endeuillées, des économies fragilisées et des cicatrices profondes dans les mémoires collectives.

« La guerre n’a rien de glorieux. Elle détruit plus qu’elle ne construit », confie un vétéran rencontré lors d’une cérémonie commémorative. Ce témoignage, comme tant d’autres, rappelle que la violence commence souvent par de petites fractures dans le tissu social.

Alors que le pays poursuit son développement et cherche à renforcer l’unité nationale, les Anciens Combattants appellent à la vigilance. Leur discours n’est pas politique: il est humain et citoyen. Ils exhortent les Camerounais à rejeter les discours de haine, à privilégier le dialogue et à défendre les institutions républicaines.

Pour eux, la paix est bien plus qu’une absence de conflit armé : elle repose sur la justice, l’équité, la solidarité et le respect mutuel.

Au-delà des cérémonies officielles, ces vétérans veulent jouer un rôle actif dans la sensibilisation des jeunes. Dans les écoles, les universités et les quartiers, ils raco »tent leurs expériences pour inculquer la tolérance, la discipline et l’amour de la patrie.

« La jeunesse doit comprendre que la paix n’est jamais acquise. Elle se construit chaque jour, par des gestes simples », explique un ancien officier aujourd’hui engagé dans des actions communautaires.

Les Anciens Combattants le savent ; la paix se défend au quotidien. Parents, enseignants, leaders religieux, autorités locales et jeunes ont chacun un rôle à jouer pour préserver l’harmonie nationale.

Leur message est clair : écouter la mémoire pour protéger l’avenir. Car, comme le rappelle un proverbe africain, « Quand le vieux parle, c’est la mémoire qui conseille l’avenir ».

En donnant la parole à ceux qui ont payé le prix de la guerre, la société camerounaise trouve un guide précieux. Les Anciens Combattants ne sont pas seulement les gardiens d’un passé douloureux, ils sont les architectes d’un futur pacifique.

Leur leçon est universelle : la paix est la plus belle des victoires, mais aussi la plus exigeante. Elle demande vigilance, dialogue et engagement constant de tous.

La paix ne se décrète pas, elle se cultive. Elle se nourrit chaque jour des valeurs que nous transmettons, des paroles que nous prononçons et des gestes que nous posons. À cet égard, la jeunesse et les parents occupent un rôle essentiel dans la consolidation du vivre-ensemble et de l’unité nationale.

Aux jeunes Camerounais:

• Soyez des bâtisseurs de paix dans vos communautés, vos écoles, vos lieux de travail et sur les réseaux sociaux.
• Refusez les discours de haine, les préjugés et la manipulation. Le véritable courage, c’est de choisir le dialogue plutôt que la division.
• Aimez votre pays, servez-le avec loyauté et discipline, et contribuez à son développement par le travail, la solidarité et l’innovation.
• Respectez les anciens, car leur expérience est une école de vie et un héritage de sagesse.
• Faites de la tolérance, du respect des différences et du patriotisme des repères constants dans vos comportements.

Aux parents et éducateurs:

• Éduquez vos enfants à la paix dès leur plus jeune âge, à travers vos paroles, vos actes et vos exemples quotidiens.
• Enseignez-leur la valeur du respect, de la discipline et du travail bien fait, piliers d’une société harmonieuse.
• Favorisez le dialogue familial et l’écoute, afin que chaque enfant se sente compris, aimé et responsable.
• Rappelez sans cesse que la diversité du Cameroun est une force, non une faiblesse.
• Encouragez les jeunes à participer à la vie communautaire et citoyenne, car la paix se construit ensemble, jamais seule.

Ensemble, jeunes et parents, faisons du Cameroun un foyer de fraternité, de justice et de prospérité.

La paix commence dans nos cœurs, se prolonge dans nos familles et rayonne dans notre Nation.

(é) Colonel ® Alfred FULLER